J’ai coutume de dire que j’ai grandi avec Harry Potter : j’étais collégienne à lunettes quand j’ai lu le premier tome de ce qui allait devenir un phénomène de la culture pop, la génération de lecteurs suivante ne connaîtra jamais une pareille synchronisation entre sa prise de maturité, l’évolution des personnages et l’attente des prochains livres ou de l’adaptation au cinéma, sans parler de l’attachement aux acteurs jusqu’à ce qu’ils s’identifient, voire se substituent aux héros qu’on avait imaginés.
Il y a peu, j’ai réalisé que j’avais aussi grandi avec Nicholas Hoult, depuis Pour un garçon où il jouait déjà aux côtés de Hugh Grant à l’âge de 13 ans, jusqu’à ses blockbusters les plus récents.
Il ne faut pas croire, acteur n’est pas un métier facile, surtout pour Nicholas qui reconnaissons-le, est victime d’un acharnement terrifiant de la part de plusieurs corps de métier du cinéma :
- il joue toujours un garçon un peu en marge (un garçonnet en bonnet péruvien fils d’une dépressive, par exemple) ou carrément, quitte à être mis au ban de la société, un mutant
- arrive toujours une scène où Nicholas est trempé jusqu’aux os. Un fantasme de scénariste sans doute. Nicholas fait bien le mec mouillé. Et Dieu créa le maquillage waterproof.
- d’ailleurs, cela expliquerait peut-être les sales coupes de cheveux dont on l’affuble dans chacun de ses films (de la coupe au bol à la raie de côté façon Prince Charles). Les mèches dégoulinantes accentuent l’effet des scènes de pluie diluvienne.
Ce mois-ci, Nicholas, son maquillage waterproof et ses cheveux plaqués monopolisaient les espaces d’affichage avec Warm bodies et Jack the giant slayer.
Le premier, adaptation du roman d’Isaac Marion, narre les amours contrariées d’un zombie et d’une humaine. La bande annonce promettait une bande son bien choisie, quelques morceaux de cervelle et un peu d’humour :
La bande annonce du second, Jack the Giant Slayer, promettait… Du Bryan Singer. Des effets spéciaux et une princesse dont on espère pendant tout le film que son côté badass va finir par se révéler (spoiler : non. Elle ne sert à rien.).
Dans les deux cas, on obtient des divertissements efficaces, où l’on peut mettre son cerveau en pause mais où Nicholas Hoult tire toujours son épingle du jeu. Je continuerai donc d’aller voir les pires navets pourvu qu’il apparaisse au casting, jusqu’à ce qu’un réalisateur réalise tout le potentiel de ses yeux bleu mer d’Irlande, de sa voix qui ne me ferait pour rien au monde renoncer à la version originale, et de son talent… Monstre.