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Hyde Park life

D’un concert, je ramène généralement une envie violente de réécouter une chanson, juste parce qu’elle sonne différemment depuis que je l’ai entendue en live. Du premier concert de Blur à Hyde Park, il y a quelques jours de cela, j’ai davantage gardé des souvenirs tactiles et visuels, très physiques, que des souvenirs auditifs.
Il faut dire que le contexte y était pour quelque chose : on ne réunit pas 55 000 personnes pour la réunion d’un groupe très populaire en Angleterre, plusieurs heures d’affilée en plein soleil, sans débordements.
Pêle-mêle, j’ai retenu :

- Des images de filles pâles aux vêtements déchirés, titubant difficilement, pleurant souvent et parfois blessées. Je suppose qu’elles ont été tripotées au passage et je n’ose pas imaginer ce qu’il a pu advenir de ces inconscientes relâchées seules et à peine conscientes tard dans la ville.

J’étais aux premières loges pour les voir passer, soutenues par les gens de la sécurité, puisqu’après que deux bouteilles projetées par des gens à l’arrière m’aient heurtée à la tête, j’ai renoncé à voir le groupe de face pour me réfugier sur un côté de la scène, tout près du poste de secours. Winnie, qui elle est restée dans les premiers rangs au moins le temps de la première chanson de Blur et m’a rejointe par la suite, m’a confirmé que la drogue tournait dans le public et que la cohue était monstrueuse.

Cela me laisse pantoise. Partons du principe que ces filles sont venues voir Blur parce que c’est un groupe qu’elles apprécient au moins un minimum pour être prêtes à payer leur place. La musique ne suffisait-elles pas à ce qu’elles s’amusent ? Gageons qu’au mieux, elles n’ont pas profité du concert. Au pire, l’événement va devenir l’un des pires souvenirs de leur vie.
Je voudrais bien qu’on m’explique, en quoi être complètement défoncé est rock’n'roll.

- Une première partie de 4 groupes, chacun jouant une demi-heure avec une demi-heure pour installer les instruments du groupe suivant entre chaque prestation, c’est définitivement trop long. A fortiori quand on a fait rentrer le public deux heures avant le début. Et surtout quand les groupes sont mauvais. On a eu droit à un orchestre de cuivres jouant des airs festifs, pas trop mon genre de musique mais ils ont eu le mérite de mettre l’ambiance, et à un groupe dénommé Golden Silvers qui y aurait beaucoup gagné si on avait confisqué le synthé de son chanteur doté du look de Depeche Mode dans les années 80 et du charisme d’une huître pas fraiche.

 

True Romance – Golden  Silvers :

La palme revenait néanmoins à Crystal Castles, et sa junkie de chanteuse avec de l’eye-liner jusqu’au front, plus applaudie pour sa démarche désarticulée et son don certain pour la provocation que pour sa façon de vomir dans le micro sur fond de vacarme électronique dont on ne me fera pas dire qu’il s’agit de musique. La provoc chez moi, ça ne passe qu’avec une certaine dose de talent, et je n’en ai pas vu dans cette cacophonie. J’étais à deux pas de quitter les lieux.

- Et aussi, un anglais qui nous dit que la France est le meilleur pays, mon sweat tombé au combat, achevé par le gravier de Hyde Park, la marque rougie par le soleil de mes bretelles sur mes épaules, et la pollution de Londres sur ma peau, qui après la douche donne l’impression d’avoir mué…

- Reste qu’on ne sort jamais déçu d’un concert de Damon Albarn, si chaotique soit-il. J’ai entendu Beetlebum et This is a low, les incontournables Song 2 et The Universal, j’ai vécu un concert de mon groupe préféré en somme, et ça ça vaut bien la peine de supporter Crystal Castles pendant une (longue) demi-heure.

L’article du NME sur le concert du 2 juillet

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