Category: Lecture

Le Roman du parfum : quand Pascal Marmet ressuscite Tony Curtis

pascal-marmet-le-roman-du-parfumCroyez-moi si vous voulez, tout virtuel que soit mon job, je suis encore une accro au papier. Toute mon organisation repose sur mon indispensable agenda. Dans cet agenda se trouvent de nombreuses listes, de films à voir, de courses à faire, et dans le cas qui nous intéresse aujourd’hui, de livres à lire. Et sur cette dernière liste, j’avais déjà inscrit le titre du Roman du parfum, dont j’avais lu une élogieuse critique sur la blogosphère, lorsque Pascal Marmet lui-même m’a proposé de lire et critiquer son roman.

Mission accomplie, Monsieur Marmet, et j’espère aujourd’hui que la chronique que j’écris sera à la hauteur du plaisir que m’a procuré cette lecture.

Le Roman du parfum s’inscrit dans la lignée des ouvrages de la collection de Vladimir Fedorovski (dont j’avais lu Le Roman de Saint-Pétersbourg, comme toute amoureuse de la Russie qui se respecte se doit de le faire) aux Editions du Rocher, c’est à dire qu’à partir de l’histoire personnelle d’un anonyme ou d’une célébrité, c’est la Grande Histoire qui se dessine, en l’occurrence celle des différentes fragrances utilisées par les hommes de l’Antiquité à nos jours.

Cette épopée, indissociable des progrès de la science, du développement du commerce et de l’évolution de la mode, c’est Sabrina, jeune femme aux capacités olfactives hors du commun et sosie d’Audrey Hepburn (tiens tiens, un premier clin d’oeil à Billy Wilder…) qui la raconte à son voisin dans l’avion qui la mène à Los Angeles.

tony-curtisL’homme en question n’est autre que Tony Curtis, séducteur impénitent et facétieux, incorrigible optimiste bien que parti de loin, toujours prêt à croquer la vie à pleines dents, et dont les souvenirs permettent de rapprocher l’univers hollywoodien de celui de la parfumerie. Après tout, le cinéma lui aussi est fortement influencé par le marketing et la publicité ! Son parfum préféré : le fameux Jicky, qu’on mourra d’envie de sentir après avoir refermé l’ouvrage, comme on ne pourra pas refréner un irrépressible besoin de revoir Certains l’aiment chaud.

Le Roman du parfum, c’est un jus subtilement dosé dont la note de tête serait une mine d’informations sur la fabrication (recette et sanctuaires à visiter compris) et les tendances du parfum, la note de coeur un tendre hommage aux stars qui nous ont fait rire, pleurer et rêver, de Tony Curtis bien sûr, à Marilyn Monroe en passant par Michael Jackson, et la note de fond une invitation au voyage, au pays de la démesure.

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Le temps ne fait rien à l’affaire : anthologie de la connerie

diner de cons

Croyez-moi si vous voulez : je n’ai pas fait que manger, cet été. J’ai lu, aussi.

Probablement inspirée par mes voisins qui entassent trottinettes, poussettes et vélos devant la porte de mon appartement, par les CONducteurs et les CONStructeurs jusque dans mon immeuble, j’ai amassé dans ce que les blogs littéraires appellent ma PAL (Pile À Lire, pour les intimes), un florilège d’ouvrages dont le dénominateur commun est la bêtise.

Verdict sans CONcessions.

Mort aux cons – Carl Aderhold

Que celui qui n’a jamais eu de violentes pulsions de meurtre dans le métro ou au travail me jette la première pierre. La seule différence avec vous dans les transports en commun et le pourtant très moyen – mais néanmoins humain et attachant – héros de ce roman, c’est que lui ne réprime pas ses élans criminels, convaincu qu’il est de la noblesse de sa cause qui le conduit à éliminer systématiquement les abrutis dans l’intérêt général, puis captivé par la typologie des cons qu’il établit en parallèle.

Écrit avec un style certain et un humour mordant, Mort aux cons se dévore autant comme une fiction que comme un essai au croisement de la philosophie et de la sociologie. N’ayons pas peur des mots, c’est un Crime et châtiment moderne, brillant et jubilatoire. Je mets ici fin aux superlatifs élogieux que je pourrais enchaîner sous peine de mériter moi aussi une sentence capitale de la part du protagoniste principal. Ne passez pas à côté.

Comment je suis devenu stupide – Martin Page


Depuis que je (re)prends le métro quotidiennement, je prise tout particulièrement les petits romans qui ne déformeront pas mon sac à main et ne se formaliseront pas de la perte de concentration qu’implique le changement de station. Comment je suis devenu stupide est de ceux-là, et c’est probablement un des meilleurs sur lesquels j’ai jeté mon dévolu.

Antoine est jeune, fauché, cultivé et surdiplômé. Convaincu que son intelligence est la source de tout ses problèmes, qui l’empêche de profiter des plaisirs simples de la vie sur lesquels il ne peut s’empêcher de porter un regard critique, ou encore de réussir socialement en raison de ses valeurs morales, il décide d’abord d’apprendre l’alcoolisme, puis de mettre fin à ses jours. Suite à plusieurs échecs cuisants, il se résout à devenir idiot.

C’est fantaisiste, bien écrit, un peu court peut-être, mais réjouissant. On en redemande, et cela tombe bien, ce n’est que le premier roman de Martin Page.

Maudit Karma – David Safier

À l’inverse de Mort aux cons ou de Comment je suis devenu stupide, Maudit karma part d’une bonne idée sur le principe (une présentatrice de télé carriériste, adultère et égoïste doit regagner des points de karma au fil de ses incarnations en animaux, aux côtés des réincarnations de Casanova, pour retrouver sa famille qu’elle a négligée), mais fort mal exécutée.

De deux choses l’une : soit l’auteur a un style d’écriture digne des plus mauvais spécimens de la chick lit de base, soit c’est fort mal traduit de l’allemand. Accordons le bénéfice du doute à ce monsieur, et ajoutons que si la curiosité de savoir ce qui arrive à l’insupportable Kim Lange et au déjà plus attachant Casanova nous emmène malgré un certain agacement au bout du bouquin, on se serait bien passé des personnage caricaturaux.

Je n’irais pas jusqu’à dire « abstenez-vous », après tout cela peut être un bon livre pour la plage. Enterré sous le sable. Le livre.

D’autres conseils lecture pour finir l’été ?

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Les gens sont les gens : le cochon, saine alternative au Prozac

gens sont les gens stephane carlierJe fais appel à votre sagacité pour confirmer ou infirmer cette observation : c’est moi, ou il y a de plus en plus de livres sur des gens lambda en plein ras-le-bol qui décident de tout envoyer balader ? À moins que ce soit moi qui me dirige spontanément vers ce genre de romans (comme tend à le prouver ma prochaine lecture : Mort aux cons) ?

Les gens sont les gens, de Stéphane Carlier (si vous vous posez la question je vous fais gagner du temps sur l’enquête : oui, l’auteur est la progéniture de Guy Carlier), raconte en effet le nouveau tour que prend la vie d’une psychanalyste blasée par son métier et son mariage le jour où elle kidnappe un cochon. La quatrième de couverture nous promet un antidépresseur de papier. Je n’irais pas jusqu’à dire que le livre a changé ma vie, mais j’ai en tout cas passé un agréable moment.

Au fil des pages, Télérama universellement reconnu comme l’apanage des bobos cultivés en prend pour son grade et les références culturelles évoquées sans complexe vont de Pierre Soulages à Bibie (ou la confirmation des vertus thérapeutiques des chansons pourries et petits plaisirs musicaux coupables que je célèbre tous les jeudi sur Twitter).

Stéphane Carlier a un style sans prétentieux artifices et son roman se lit vite et bien : le compagnon idéal d’un voyage en train ou en avion, ou le moment de détente que vous attendiez après une journée de travail éreintante !

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