Le château de Chantilly : conquêtes, festins et déshonneur

À la faveur d’un dimanche ensoleillé, la maniaque des châteaux a encore frappé, cette fois dans le fier domaine ayant successivement appartenu au bouteiller de Louis VI, aux héritiers du chancelier de Charles V, à la famille des Montmorency, aux Condé puis au duc d’Aumale qui en fait un musée.

Visiter un château, c’est à la fois prendre une leçon d’Histoire, s’émerveiller devant d’harmonieuses prouesses architecturales, et faire le plein d’anecdotes romanesques.

À cet égard, Chantilly ne déçoit pas. On déambule de galeries exposant les victoires prestigieuses du Grand Condé, en pièces coquettement meublées aux murs couverts de petits singes à la mode du XVIIIe siècle, jusqu’à une riche collection de tableaux parmi lesquels plusieurs œuvres de Poussin, Raphaël ou encore Delacroix.

 

Ceux qui préfèrent la mythologie grecque se régaleront des vitraux contant la légende de Psyché, façon BD de la Renaissance.

Chantilly a également été le cadre de grandes festivités, notamment des trois jours de banquets en l’honneur de Louis XIV organisés à la demande du Grand Condé, espérant rentrer en grâce auprès du Roi après sa trahison lors de la Fronde, 20 ans plus tôt. François Vatel, précédemment maître d’hôte du puissant Fouquet, est chargé des préparatifs de cette réception stratégique.

Toute la Cour est présente, et même en trop grand nombre. Le rôti vient à manquer, un feu d’artifice est éclipsé par le mauvais temps, le sort s’acharne sur Vatel surmené. Lorsque sa livraison de poisson est retardée le vendredi, ç’en est trop : s’estimant déshonoré, il se suicide, peu avant la réception de sa commande.

On lui attribue à tort l’invention de la crème Chantilly : si la crème fouettée (sans sucre) apparaît dans plusieurs textes du XVIIe siècle, la crème dite de Chantilly n’est pas mentionnée quant à elle avant le XVIIIe siècle. Elle est dégustée dans des bâtisses d’apparence champêtre à l’extérieur, mais richement aménagées, au cœur des gigantesques jardins anglais du parc.

La gloriette de l’Île d’Amour

Depuis, j’ai rayé « déguster de la chantilly à Chantilly » de ma life list. À votre tour !

Bon à savoir :

  • Le château est accessible en trois quart d’heure de RER D depuis Châtelet-Les Halles jusqu’à Chantilly-Gouvieux
  • La visite des jardins et du château revient à 14 € par adulte. Si vous souhaitez également visiter le musée du cheval et les Grandes Écuries à deux pas de là ou consulter l’ensemble des tarifs, je vous invite à vous rendre sur le site du Domaine de Chantilly
  • Pas de bus depuis la gare jusqu’au château le dimanche ! Il faut compter vingt bonnes minutes pour s’y rendre à pied, mais c’est bien indiqué
  • Un vestiaire gratuit, mais non surveillé, est disponible à l’entrée
  • L’audioguide est gratuit !
  • Pas de pique-nique dans les jardins du château, mais de vastes étendues de verdure juste devant le château s’y prêtent à merveille. Il y a également possibilité de se restaurer  soit dans le château au restaurant La capitainerie, soit dans le parc près du hameau, de nombreux points de vente proposent des glaces et des gaufres.

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