Un film de la Coppola, c’est comme un it-bag : c’est chic, c’est décoratif, il faut l’avoir dans sa collection pour faire partie des cool kids, mais somme toute c’est superficiel et cela n’apporte rien à ta personnalité.
J’ai cédé à la hype par trois fois, devant Virgin Suicides, Lost in translation et Marie-Antoinette. Tous m’ont laissée indifférente – et vaguement déçue par rapport à la légende qui les entourait. Le bovarysme revisité à Tokyo, à Versailles comme dans la banlieue américaine, cela pourrait avoir son charme si ce n’était pas toujours la même recette.
Joue-la comme Sofia Coppola :
- prends un casting bankable et plastiquement irréprochable
- ajoute une bande son punchy mêlant groupes actuels méconnus-mais-ça-ne-saurait-durer et tubes du grenier auxquels le film va servir de viagra
- mélange-les dans une histoire de gens qui s’ennuient, tuent le temps de la mauvaise façon et gâchent leur vie. Points bonus si ce sont des ados parce qu’elle a du en baver pour s’intégrer Sofia, en tant qu’ado ordinaire, moche, fauchée et pas soutenue par ses parents (petit jeu si tu t’ennuies pendant le générique : compte les Coppola !)
J’avais beau savoir que c’était un vain gaspillage de mon temps de cerveau disponible, j’ai tout de même donné sa chance à The Bling ring. J’aurais aussi bien pu m’en tenir à la lecture du synopsis : des jeunes volent des stars en repérant leur agenda sur des blogs et en trouvant le plan de leur maison sur un truc qui ressemble à Maps mais apparemment ils n’ont pas pu montrer directement « don’t be evil » Google (Internet c’est mal), placement de produit, ils se droguent, ils vont en boîte et ils dansent, ils mettent les photos sur Facebook (Internet c’est mal), placement de produit, et le lendemain ils recommencent jusqu’à ce qu’ils se fassent choper (Internet c’est mal).
Ah si, il peut éventuellement y avoir un sens pour les fans d’Emma Watson, qui pourront aller plus loin que le visionnage du synopsis et regarder la bande annonce pour saisir tout l’intérêt du film sans perdre une heure et demie de temps qu’ils pourraient consacrer à la regarder en boucle un gif où elle s’humecte la lèvre supérieure. Ou mieux, à revoir Le monde de Charlie qui est un film bien plus enrichissant.
Peut-être y a-t-il quelque chose que je n’ai pas saisi dans tout le battage que l’on fait autour des films de Sofia Coppola. Si ses fans me lisent, je ne demande qu’à être mise sur La Voie : éclairez ma lanterne, je vous prie.
C’est un peu dur, comme critique… Mais ma foi assez mérité. Le fait est que la Coppola se repose assez sur ses lauriers.
Je trouve que vous avez relativement bien aborde le sujet.