Sois un homme, aime comme une femme

Saint Valentin oblige, le numéro de février de Psychologies proposait un grand dossier « Comment aiment les hommes ? » où plusieurs idées m’ont interpelée, non seulement sur les hommes et leur rapport à l’amour, mais sur les sentiments en général :

  • « L’amour n’est pas structurant », dixit un dénommé Bernard-Elie Torgemen : autrement dit, on s’adapte à cette folie qui nous tombe dessus, mais ce n’est pas elle qui nous construit. On croirait que l’amour est quelque chose qu’on ne peut pas éviter, presque une contrainte, il faut faire avec. Je ne suis pas tout à fait d’accord avec cette vision fataliste et assez méprisante de l’amour… Je crois, moi, qu’on peut toujours influer sur ses propres sentiments. Il y a une part de raison dans le sentiment amoureux. Et surtout, je vous ai déjà parlé de cette théorie qui veut qu’on se mette en couple pour guérir ses blessures d’enfance. Voilà qui ne donne à l’amour qu’un rôle de médecin. On ne cesse pas de se construire à l’âge adulte. Une fois qu’on quitte ses parents, on a toujours besoin d’un Autre pour se construire, et je pense que son compagnon, ou sa compagne, a dans cette évolution un rôle majeur.

  • Comment aime l’homme, donc ? D’après Hélène Vecchiali, psychanalyste de son état, « simplement ». En tout cas plus simplement que les femmes. Pour les hommes, tant que ça va, on continue. Pour les femmes, avant même que vienne le problème, ça rumine déjà. Avec une métaphore particulièrement éloquente puisque je me suis dit « et m***, c’est exactement mon mode de pensée ! »

:

[Les hommes] sont gais s’ils savent qu’il y aura de l’amour et du vin. Les femmes, elles, se posent beaucoup de questions : le vin est-il frais ? C’est du Bourgogne ? Dommage, je préfère le Bordeaux…

A première vue, j’aurais tendance à hocher vigoureusement la tête. Mais je rencontre de plus en plus de garçons qui ont l’air, eux aussi, tellement perplexes à propos de la gent féminine que j’en viens à me dire qu’eux sont plus inquiets avant la relation, dans la phase de conquête.

Les filles, peut-être, s’interrogent davantage dans la relation, alors qu’il me semble que la plupart de mes copines ont une idée bien définie de ce qu’elles attendent. C’est d’ailleurs peut-être le problème… Confronter son idéal avec la réalité. Les hommes, eux, seraient plus dans le « carpe diem », et se contenteraient davantage de ce qu’ils ont ? A vous de me le dire.

  • Témoignage d’un jeune homme qui ne comprend pas ce qu’attendent les femmes. Il se plaint d’avoir été plaqué par sa seconde copine pour avoir été exactement ce qu’attendait la première. Puis affirme que les femmes « parlent entre elles et se soutiennent -chose que nous, les hommes, ne savons pas faire – elles s’offrent une sorte de certitude de groupe qui les renforce dans leur refus de s’interroger sur elles-mêmes. »

D’abord : la solidarité masculine existe, je l’ai vue.
Ensuite : lors d’un de nos cours de communication, le prof nous a parlé d’une théorie qui veut que le groupe social dominé (en l’occurrence, les femmes) ne parle de lui-même qu’en se comparant au dominant (donc les hommes). Exemple, en caricaturant : l’homme est viril, la femme est plus douce, ou moins violente.
Les dominants n’ont pas besoin d’un autre groupe pour se définir.

La corrélative, c’est que les dominés ont une conscience de groupe, avec ses revendications. Dans les propos de ce garçon, c’est particulièrement clair : il insiste sur un sentiment de communauté qu’auraient les filles, et pas les garçons…

Aussi longtemps que lui-même intégrera l’idée que les femmes sont un groupe, dont les membres devraient avoir des attentes similaires, ce brave homme aura tout faux. Si l’on cessait de parler de la façon d’aimer propre aux hommes / aux femmes, et que l’on voyait tout simplement des individus avec leurs expériences et leurs goûts particuliers, je crois qu’on avancerait.

Articles que vous pourriez aimer:

  1. Fleet Foxes
  2. Groupie or not groupie ?
  3. Cricket pop
Rendez-vous sur Hellocoton !

Share and Enjoy

  • Facebook
  • Twitter
  • Google Plus

2 comments on “Sois un homme, aime comme une femme

  1. FF dit :

    Le titre me laisse perplexe… En revanche, j’adhère tout à fait au contenu de ton article !^^

  2. Camille G. dit :

    Le titre est en fait une référence à un autre passage de ce dossier… Où l’on évoquait l’éducation donnée par les mères post-féministes aux hommes de nos jours, leur apprenant que s’ils voulaient aimer bien, il fallait qu’ils aiment « comme des femmes » : avec tendresse, en étant à l’écoute, etc…Et cette éducation entrerait en conflit avec les attentes des femmes aujourd’hui… Qui attendent, en plus, des hommes forts, qui les protègent, virils voire machos… Ce qui, d’après Psycho, serait à l’origine du malaise des hommes, qui ne savent plus exactement ce que les femmes attendent.

>