Category: Voyages immobiles

Django Unchained : du sang et des répliques qui tuent

Je vais voir un Tarantino pour 3 raisons :

  • du sang et de la violence visuellement esthétiques aux vertus cathartiques
  • une bande son choisie avec soin
  • des répliques qui fusent à l’humour cynique

Ingrédients réunis dans Django Unchained, un grand cru narrant l’histoire d’un esclave noir libéré par un chasseur de primes qui mettra l’Amérique sudiste à feu et à sang pour tirer sa femme des mains de Calvin Candie, détestable propriétaire terrien amateur de lutte à mort entre esclaves. Ah, la scène du sang sur les fleurs, tellement Perceval de Chrétien de Troyes (les littéraires savent, les germanophones qui font généralement partie de la même espèce apprécieront également la référence au Nibelungenlied. L’amour courtois a encore ses défenseurs.) !


Django Unchained – Trailer / Bande-Annonce [VO|HD] par Lyricis

Django unchained est définitivement un grand cru, que je placerais juste légèrement en dessous de Kill Bill. La bande son est certes excellente, mais ne marquera pas ma mémoire, et à mon sens, seuls trois personnages de Django méritent d’entrer dans la légende : Django lui-même (Jamie Foxx), Stephen (Samuel L. Jackson, méconnaissable en Uncle Ben haineux), et surtout Christoph Waltz en Dr. Schultz. D’aucuns ont trouvé Leonardo DiCaprio peu crédible, d’autres ont vu dans ce rôle la confirmation de son talent, personnellement je ne dirais pas qu’il est mauvais, mais ce n’est pas le rôle de sa vie.

Néanmoins, une belle preuve que le western n’est pas mort et est un genre qui se revisite bien (souvenir ému de Le bon, la brute et le cinglé).

Prochaines toiles : probablement Alceste à bicyclette, et Argo, encore à l’affiche après avoir fait provision de récompenses aux Golden Globes qui vaut apparemment le déplacement !

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Le monde de Charlie : carpe diem 2.0

Je suis une jeune fille influençable. Il y a quelques mois, sur invitation de Lady Madd, j’ai pris part à une soirée mémorable (et quelque peu alcoolisée) où j’ai fait connaissance avec l’homme qui a élevé le bide et la blague foireuse au rang d’art, et m’a laissée mettre un pied timide (oui, je rougis du pied, quand on complimente mes orteils que j’ai fort mignons) dans l’univers fantastique des blogueurs ciné. À force de suivre sur Twitter leurs délires et leurs avis tantôt élogieux, tantôt destructeurs, mes envies de cinéma se font plus fréquentes. J’ai donc investi dans le sésame ultime du Parisien de plus de 25 ans : le pass illimité qui me permet de hanter régulièrement les salles obscures sans grever mon budget.

Depuis, je connais le revers de la médaille : j’ai vu des films aussi prodigieux qu’on me l’avait annoncé, mais je me sens un peu complexée par l’idée que je n’écrirai jamais aussi bien sur le cinéma que les gens que je lis, et surtout bien après eux. Ma foi, peut-être que ma sensibilité de spectatrice moins expérimentée saura tout de même vous rendre un peu du rêve que je perçois, à mon humble niveau.

Du rêve j’en ai perçu plus que je ne saurais dire dans L’odyssée de Pi, entre merveilleuses images de l’Inde et de la mer et réflexion profonde sur la foi, mais il me sera plus facile de parler du Monde de Charlie (je vous épargnerai mon couplet sur ce titre foireux par rapport à « The perks of being a wallflower », « Le monde de » étant la nouvelle solution quand on ne veut pas se prendre la tête en traduction)Read more

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Eté, par Edith Wharton, ou la nouvelle Emma

Mon rythme de lecture pâtit lui aussi de mon manque de temps.

C’est donc à la vitesse de deux pages par pause déjeuner que j’ai lu Eté, pourtant tout petit roman d’Edith Wharton.

 

La quatrième de couverture vous apprendra qu’Emma Bovary était le roman préféré de l’auteur, une Américaine installée en France au XXème siècle. Ce qui aurait dû me mettre la puce à
l’oreille : j’ai détesté la Bovary.

Personnellement, j’ai surtout fait le lien avec une autre Emma : celle de Jane Austen, et souvenez-vous, je n’en raffolais
pas non plus.

Charity, l’héroïne d’Edith Wharton, est une jeune femme ingrate, sans culture, certes pas sans caractère, mais il est mauvais. Elle vit avec son tuteur qu’elle méprise, dans
une petite ville qu’elle exècre, et elle tombe amoureuse d’un jeune homme banal.

La suite est on ne peut plus prévisible : les rebondissements qu’on aurait pu attendre de la mystérieuse origine de Charity (la fameuse communauté vivant à « la Montagne », qui amenait
pourtant un suspense accrocheur au début du livre)
, ou le soi-disant caractère sulfureux du livre pour son époque, retombent comme un soufflé dont les 15 premières minutes de
cuisson auraient été perturbées par l’ouverture de la porte du four (oui, aujourd’hui j’ai la métaphore gastronomique).

Dommage. Parce que le style est fluide, agréable, sans trop de fioritures. Suffisamment pour me persuader de donner une deuxième chance à Edith Wharton. A ma prochaine pause déjeuner,
peut-être.

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Le club des incorrigibles optimistes – Jean-Michel Guenassia

Le Club des incorrigibles optimistes, par Jean-Michel Guenassia

Attention, titre trompeur.

Le club des incorrigibles optimistes vous fera croire à une leçon d’espoir. En tout cas, moi c’est ce qu’il m’a fait miroiter, et très honnêtement, comme je suis en plein déficit de confiance en l’être humain en ce moment, je me suis dit que cela ne pouvait pas me faire de mal.

C’est drôle, d’ailleurs. Je ne suis pas quelqu’un qui a facilement confiance. Pourtant, je suis naïve, idéaliste jusqu’à la bêtise. Cela paraît inconciliable, et finalement je me dis que l’un ne va pas sans l’autre, question de survie. Quelqu’un d’aussi irrémédiablement stupide que moi se ferait avoir à tout bout de champ sans une dose conséquente de méfiance. Read more

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