Being Elizabeth, ou la fausse bonne idée

Lorsque j’ai fait provisions de bouquins dans l’English Bookshop, j’ai été attirée par la couverture de Being Elizabeth, de Barbara Taylor Bradford.
Une femme rousse prénommée de la sorte, cela ne pouvait être qu’une allusion à la royale Elizabeth qui attisait ma curiosité.
Un coup d’oeil à la quatrième de couverture a confirmé mes soupçons : l’âge de l’héroïne (25 ans lors de son accession au trône), l’allusion à un certain Robert Dunley (nom trop proche de Dudley, le favori de la Reine Vierge, pour que ce ne soit qu’une coïncidence), toutes choses qui rappellent Elizabeth Tudor.

Sauf que l’histoire est ici celle d’Elizabeth Turner, jeune femme ambitieuse qui hérite de l’entreprise de son père, à la fin du XXème siècle.

En somme, une héroïne qui a hérité du caractère et de la destinée d’Elizabeth Ire d’Angleterre… Mais de nos jours.
L’idée était bonne, faire d’une grande entreprise moderne les royaumes de l’époque, c’était intelligent. Le problème avec les bonnes idées, c’est qu’il faut savoir quoi en faire.

Being Elizabeth (traduit en français par Le défi d’Elizabeth et publié dans la même collection que Danielle Steel, ce qui aurait dû me mettre la puce à l’oreille) se lit bien. Principalement parce qu’on a envie de savoir ce que la romancière a fait de la destinée d’Elizabeth.

Mais curieusement, les passages les plus cruciaux de l’intrigue sont rapidement évacués, tandis que l’auteur s’attarde longuement sur des scènes ou détails sans importance capitale. Je me serais bien passée de savoir qu’untel aimait les huîtres, et qu’on me le répète à chaque chapitre. Surtout lorsqu’il s’agit des préférences alimentaires de l’héroïne, dont on nous dit pourtant qu’elle n’attache que peu d’importance à la nourriture. Partant, pourquoi ai-je besoin de savoir qu’elle aime le saumon fumé ?

Et si je n’ai rien contre une description vestimentaire de temps à autre, les accumulations de noms de grands créateurs m’ont vite lassée. Et pitié, on a compris qu’elle et Robert faisaient l’amour comme des lapins !

C’est simple, je crois que cette chère Barbara avait une fiche avec une liste de qualités pour chaque personnage (notez qu’ils sont tous beaux), à rappeler de temps à autre pour élaborer des phrases de type “Elizabeth s’habillait toujours avec goût. Elle portait un foulard violet Valentino avec une robe Chanel qui mettait en valeur sa taille élancée. Elle se servit du saumon fumé, son plat préféré, bien qu’elle mange peu.”

Bref, c’est du Harlequin de niveau supérieur. Distrayant, mais pas indispensable.

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3 commentaires

  1. Ca se voit rien qu’à la couverture… comme quoi, un bon maquettiste… ^^’

  2. L’idée est effectivement bonne, dommage qu’elle soit mal exploitée 🙁 ON ne peut qu’espérer que quelqu’un reprendra l’idée, ça ne me déplairait pas. ET pourquoi pas avec d’autres grandes femmes de notre histoire ? 🙂

  3. Quelle déception…mais j’ai bien ri en lisant les extraits que tu nous as fournis!

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