J’ai envie de dire « enfin ».
Non que le roman soit mauvais.
Mais parce que les questions métaphysiques avant d’aller se coucher encouragent mon crétin de subconscient à m’envoyer des rêves perturbants.Autant vous prévenir tout de suite : si vous avez détesté vos cours de philo en terminale, passez votre chemin. Ce n’est que grands concepts abstraits (l’histoire, le temps, le vertige devant l’infini, l’Homme est-il aussi libre qu’il voudrait le croire, y a-t-il un destin ?) tout au long du livre.
En revanche, être complètement athée est loin d’être un obstacle à la lecture d’un roman dans lequel les principaux protagonistes sont un individu quelconque, choisi par Dieu himself qui va lui apparaître en rêve pour lui confier ses inquiétudes au sujet de l’humanité (rien que ça). Car l’auteur a pris grand soin de ne pas lier forcément Dieu à la religion catholique (avec des petits arrangements du genre « toutes les religions ont le même Dieu, le prophète seul change, ainsi que le nom qu’on lui donne »), et de détacher Dieu de la politique (Dieu ne cautionne pas le fanatisme. Quel type bien, ce Dieu !).
Mais ce n’est pas tout. L’immortel* (Jean d’Ormesson, pas Dieu. Suivez un peu, que diantre !) s’est permis ce qu’on appelle une mise en abîme en faisant écrire un manuscrit à l’homme qui rêve de Dieu, et en confiant ce manuscrit à 4 amis en vacances qui vont se le lire à tour de rôle.
En ce qui me concerne, c’est là que le bât blesse : les incessantes interventions desdits lecteurs ne me paraissent pas indispensables, leur agacement face au récit me semble parfois exagéré. Et surtout, le dénouement me laisse sceptique…
Mais comment en discuter sans vous le dévoiler ?
Je vous quitterai donc sur un commentaire d’une pertinence remarquable de la personne qui a emprunté le livre avant moi à la médiathèque, et qui a jugé bon de le laisser pour l’instruction des lecteurs à venir :
* Car Jean d’Ormesson est membre de l’Académie Française, ce qui justifie sans doute les multiples références philosophico-religio-littéraires qui émaillent son roman. Ce n’est pas tout à fait désagréable lorsqu’on y apprend réellement quelque chose, comme le nom des filles de Job, dont l’une s’appelle Kéren-Happuc, ou Vase de parfum. N’est-ce pas magnifique ? Comme dirait Dieu à son Elu auquel il l’apprend, pour la peine, vous n’aurez pas perdu votre temps à lire ce billet, ni moi à lire ce livre !
J’aimais bien mes cours de philo – ça a l’air vraiment intéressant en tout cas!
Bises
J’arrive pas à déchiffrer les mots du lecteur inconnu. Tu m’éclaires?
« On a l’impression d’un grand désespoir ».
Je ne sais pas comment il a deviné ^^
Il ne me tente pas trop Jean D’Ormesson. J’en lirai peut être un, un jour, pour voir… Je crois que c’est l’immortalité qui m’enthousiasme pas, j’ai le même feeling avec Orsenna.