Château, dorures et bières en Bavière : quelques jours à Munich

Précieux lecteurs, si vous suivez mes pérégrinations depuis plusieurs années ou que vous vous êtes promenés, dans vos moments de désoeuvrement, dans les archives de ce blog, vous savez peut-être que je suis germanophone. Un peu malgré moi au départ, mais avec de plus en plus de tendresse au fil des années – cela me surprend toujours quand, dans un contexte qui m’est étranger comme à Rome où je ne parlais que quelques mots d’italien, entendre de l’allemand est familier à l’oreille.

Après Berlin (dans des circonstances qui n’ont sans doute pas aidé à produire une bonne impression sur la collégienne que j’étais) et Bonn/Cologne où j’ai découvert le charme des Biergärten au bord du Rhin, c’est sur Munich que mon amie Elsa et moi avons jeté notre dévolu, un choix moins coûteux que Vienne mais qui nous offrait suffisamment d’attractions culturelles et touristiques pour bien remplir le pont du 8 au 12 mai. De notre séjour et de nos quelques erreurs stratégiques, nous avons tiré des leçons qui pourraient bien vous faire gagner du temps et de l’argent.

Les transports

La Deutsche Bahn n’a rien à envier à la SNCF en termes de ponctualité (cliché que j’aurais préféré voir se confirmer, l’exactitude allemande est un mythe, du moins d’un point de vue ferroviaire). Si d’aventure vous utilisez les automates pour réserver des tickets régionaux, faites bien attention à acheter un Bayern-Ticket, particulièrement avantageux si vous voyagez à plusieurs !

En ce qui concerne le métro et le tram, ne prenez pas vos tickets à l’unité, c’est excessivement cher. Vous rentabiliserez vite le ticket valable trois jours.

Vous pouvez aussi vous la jouer “en Allemagne, on fait comme les Allemands” et visiter Munich à vélo : il y a des pistes cyclables absolument partout !

L’hébergement

La recherche de l’hébergement fut épique. Jeunes, jolies et surtout fauchées que nous étions, nous pensions opter pour les auberges de jeunesse. Débordées que nous fûmes par dessus le marché, nous avons peiné à trouver des chambres libres, et pourtant ce n’était pas faute d’y avoir réfléchi à l’avance (notre plus grosse bévue ayant été de réserver le train avant l’hôtel). Ayant vécu une expérience des plus positives avec ce type d’hébergement à Londres (guide magique, et je pèse mes mots : Chambres secrètes à Londres de Bertrand Lauzanne), je me suis tournée vers les Bed & Breakfasts. Nous avons séjourné chez Gilles et Peter, dans un appartement avec cuisine, terrasse et salle de bains, dans un quartier tranquille (métro Rotkreuzplatz) et je vous recommande vivement de faire appel à eux pour réaliser de substantielles économies tout en profitant du centre-ville de Munich dans des conditions idéales !

Les guides touristiques

Ils ne sont pas légion sur la Bavière et sur Munich en particulier. Elsa a investi dans le Routard sur l’Allemagne (je suis pour ma part un peu hermétique à leurs pavés peu illustrés, trop pragmatiques pour prêter au rêve en amont du voyage, mais c’est effectivement une mine d’informations). J’ai de mon côté acheté le Top 10 Munich (Hachette guides Tourisme) qui avait le mérite d’avoir une carte plus précise des rues de Munich et d’être plus pratique à emporter dans nos déplacements.

Les visites

Nous nous sommes laissées appâter par la visite de la Résidence des Wittelsbach, puissante famille princière dont descend Elisabeth, la fameuse Sissi, et nous avons été passablement déçues : il nous a fallu la visiter au pas de course, et c’est décoré dans le plus pur style rococo, doré partout jusqu’à l’écoeurement.

Chapelle dans la résidence des Wittelsbach

Préférez-lui une journée au magnifique château de Neuschwanstein – surtout, ne négligez pas de réserver vos billets à l’avance sur internet, sous peine d’attendre plusieurs heures voire de vous faire refouler comme c’est arrivé à un couple que nous avons rencontré. Comptez deux bonnes heures de trajet depuis Munich (avec changement à Füssen puis navette en bus) ou celui de Linderhof (moins fréquenté, là aussi 2 heures de trajet depuis Munich jusqu’à Oberammergau où vous prendrez le bus jusqu’au château).

Le château de Neuschwanstein

Nous avons accordé une journée (il la faut, largement) à la visite des pinacothèques de Munich. L’ancienne pinacothèque (alte Pinacothek) vaut notamment le détour pour une collection impressionnante de peintres tels que Rembrandt, Brueghel, Léonard de Vinci, Vélasquez ou encore Dürer.

La pinacothèque des modernes est fermée pour restauration jusqu’en septembre, mais ses plus belles oeuvres sont exposées à la nouvelle pinacothèque (neue Pinacothek) : si vous aimez les romantiques (l’occasion de se familiariser avec Caspar David Friedrich par exemple), les impressionnistes, commencez par là. Les Allemands ne plaisantent pas avec les horaires de fermeture et nous avons été poussées vers la sortie avant d’avoir pu profiter pleinement des merveilles exposées dans les dernières salles. Un de nos grands regrets, mais une excellente raison d’y retourner !

À voir aussi, le centre-ville bien sûr. À commencer par la Marienplatz, où se trouve l’hôtel de ville (photo en début d’article, prise de nuit selon ma bonne vieille méthode “assise par terre en tailleur pour plus de stabilité”. Ne riez pas, c’est efficace.), et où l’ambiance est nettement plus bon enfant quand on célèbre l’énième championnat du Bayern en Bundesliga que lorsqu’on fête le PSG champion de France.

Le budget et autres formalités

Il nous en a coûté :

  • 166 € chacune pour le trajet Paris-Munich aller-retour
  • 32 € par personne et par nuit pour l’hébergement
  • La restauration est relativement peu coûteuse et la bière est particulièrement bon marché (pour le même prix, vous avez 2 fois le volume de bière que vous auriez commandé dans un bar parisien – et meilleure). De toute manière vous ne pourrez pas obtenir de carafe d’eau, alors tant qu’à payer… Les Allemands sont les grands spécialistes de la restauration rapide, vous trouverez notamment à la gare (Hauptbahnhof) tout ce qu’un touriste peu rêver d’emporter pour manger sur le pouce (pour les fanatiques, il y a même le Burger King qui vous manque tant). Article à venir pour un focus sur la gastronomie bavaroise (et le lexique qui va avec) !
  • Beaucoup de cartes postales de 60 à 90 centimes d’euros puisqu’il est hélas interdit de prendre des photos dans de nombreux châteaux
  • En moyenne une dizaine d’euros pour chaque visite de château. Les visites sont guidées en français.
  • 12 euros pour un ticket regroupant la visite des différentes pinacothèques de Munich, les audioguides sont gratuits et assez instructifs.

Si vous retirez de l’argent à un distributeur, ne demandez pas de grosses sommes rondes comme 100 ou 200 €, sous peine de vous retrouver avec le billet équivalent. Pratique non, pour payer une bière à 4 € ?

Vous ne parlez pas allemand ? Ce n’est pas grave, tout le monde ou presque parle anglais (mais comme partout, bien entendu, quelques mots appris avant de partir font toujours plaisir !).

Alors, tentés ?

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4 commentaires

  1. Un excellent moment passe avec vous, un enorme compliment pour cette bonne lecture.

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