De Lauren Graham, inoubliable interprète de Lorelai Gilmore dans ce qui est toujours ma série préférée de tous les temps (je commence à être à court de façon de le rappeler sur ce blog), j’avais déjà lu (avec un avis quelque peu mitigé) son premier roman Someday, someday, maybe. Son dernier livre, Talking as fast as I can, a par comparaison le mérite d’assumer totalement son caractère autobiographique. Alors, lecture obligatoire pour toute Gilmore fangirl (et fanboy, n’oublions pas que la série a ses adeptes masculins ! S’il ne fallait citer qu’une preuve, ce serait le podcast des Gilmore guys) qui se respecte ? Verdict.
Je dois avouer que Someday, someday, maybe (Un beau jour peut-être dans sa version française) avait par avance refroidi mon enthousiasme. D’ailleurs, une bonne partie de Talking as fast as I can est consacrée au processus d’écriture de Lauren, aux étapes qui ont abouti à la publication de Someday, someday, maybe, et à une tentative qui m’a peu convaincue de démontrer qu’il ne s’agit pas d’une autofiction. Entendons-nous bien, cela ne me dérange pas particulièrement qu’un auteur puise dans sa propre vie et les traits de son entourage pour alimenter ses personnages aussi bien que l’intrigue de son oeuvre. Mais tant qu’à faire, je préfère que ce soit totalement assumé que maladroitement déguisé.
Mais ce qui m’avait le plus gênée, c’était une mièvrerie prévisible accentuée par un style un peu pauvre.
C’est nettement moins gênant dans des mémoires que dans un roman, même si les répétitions des expressions préférées de Lauren (par exemple, les “It’s my book, I’m drunk with power” pour se justifier chaque fois qu’elle prend des libertés avec la réalité) sont flagrantes. On s’attache davantage à Lauren jouant son propre rôle, comme si on lisait une interview d’elle qui s’étalerait sur 200 pages, qu’à son alter ego fictif. On ne retrouve pas forcément le talent de Lorelai Gilmore (ou devrais-je dire des Palladino) pour jouer avec les mots et les références culturelles, malgré les tentatives honorables de Lauren pour insuffler le caractère spirituel de son personnage phare à ses écrits, mais on reconnait l’énergie, la chaleur et la franchise désarmante que l’actrice a apporté à l’héroïne qu’elle incarnait.
Comme annoncé sur la quatrième de couverture, Talking as fast as I can prend effectivement les allures d’une conversation intime. Les transitions se font souplement entre des chapitres aux sujets aussi différents que le combat permanent pour s’établir puis durer dans l’industrie du spectacle, particulièrement lorsqu’on est une femme, une technique qu’elle tient du scénariste Don Roos pour écrire sans procrastiner, un passage assez touchant incitant à lever les yeux de nos téléphones, ou encore les régimes hollywoodiens (spoiler : non, l’achat de ce livre ne vous garantit pas la ligne svelte de Lauren et je la félicite pour n’avoir pas cédé au syndrome Gwyneth Paltrow).
Quant aux fans de Parenthood (que je n’ai pas encore vu… Me conseilleriez-vous la série ?) et de Gilmore Girls, ils trouveront leur bonheur dans l’accès aux coulisses des tournages de leurs séries préférées. Le livre a également un intérêt pour les aspirants comédiens qui y verront une source de motivation à persévérer modérée par un réalisme appréciable.
Conclusion : Lauren Graham y gagnerait à tenir un blog.
Oui, je te conseille Parenthood. Elle est parfois irritante sur l’aspect riches blancs californiens, mais c’est une série extrêmement touchante, avec des personnages extrêmement bien écrits. Et Peter Krause. File la regarder ! Et merci pour ce compte-rendu (qui je dois l’avouer, ne motive pas à lire ce bouquin !)
Merci pour le conseil !
Je culpabilise un peu d’avoir une piètre opinion des talents d’écrivain de Lauren Graham parce que forcément, elle m’est sympathique, mais au nom de l’honnêteté intellectuelle, il me fallait rester objective. Cela reste un livre qui surfe sur la vague du revival Netflix.