J’ai tout un tas d’excuses pour être cette créature à la sublime imperfection parfaitement assumée qu’incarne votre dévouée blogueuse.
Un sweat-shirt “je ne râle pas, je m’exprime”.
Une étude dans mes favoris internet que je dégaine chaque fois qu’on me reproche mon bazar, et qui affirme que mon désordre stimule la créativité et me permettra d’obtenir le Prix Nobel (à la maison, je suis très, très créative. Si je n’invite jamais personne, ce n’est pas en raison de la honte que m’inspire l’état de mon foyer, non, non, c’est que je suis trop occupée à créer, c’est évident).
Un bon stock de mauvaise foi.
Le Miracle morning ? La Magie du rangement ? Pas de ça chez nous.
En revanche, quand j’ai vu De la joie d’être bordélique dans les livres proposés par Netgalley, j’ai cliqué avec ferveur. Et comme un signe favorable du Saint Patron des Je-rangerai-quand-y-aura-rien-de-mieux-à-faire, ma demande fut acceptée par les éditions Mazarine au son des voix d’un chœur céleste.
De la joie d’être bordélique se revendique comme une parodie, qui se gausse de ces méthodes auto-proclamées miraculeuses selon lesquelles le rangement aurait un effet miraculeux sur notre santé, notre vie amoureuse et nos succès professionnels, façon publicité vantant les services d’un marabout.
Si vous êtes comme moi, vous risquez fort de vous reconnaître dans la quasi-totalité des situations décrites par l’auteure. Vous en rougirez probablement, mais vous sentirez un peu moins seul(e) : non, il n’y a pas que vous pour qui le rangement consiste à créer des piles et quelque part dans le monde, il existe d’autres individus dotés d’une mallette remplie à ras bord de matériel pour loisirs créatifs tout emmêlé pour satisfaire de fugaces pulsions créatives.
Et si ce n’est pas le cas, De la joie d’être bordélique répondra fort bien à un de vos besoins les plus urgents : vous détendre un peu. Même Monica Geller dans Friends a un placard qu’il ne faut ouvrir sous aucun prétexte.
Amen.
Pourtant à bien y réfléchir, sous couvert d’humour, le discours de Jennifer McCartney a quelque chose de libérateur. Et si assumer son désordre était bien une forme de rébellion contre les diktats d’une vie lisse et aseptisée qu’on nous impose ?
Et vous, plutôt bordélique ou maniaque ?
Avez-vous testé les méthodes de Marie Kondo et êtes-vous prêts à témoigner sur votre échec changement de vie radical depuis que vous roulez vos chaussettes et avez consommé 50% des réserves de pétrole mondiale en investissant massivement dans les rangements en plastique ?
Etrange, lorsque tu m’avais accueilli dans ton foyer, je n’ai pas souvenir que c’était le bazar !
Sans vouloir vivre dans un monde aseptisé, ranger ses affaires permet de les retrouver plus rapidement et de rester concentrer sur ce que l’on veut faire vraiment (c’est ce que je vis quand je bricole ou cuisine… Cela me permet d’éviter la situation suivante : Avoir fait un appareil à madeleines et ne pas retrouver son moule à madeleine. Cela a un côté frustrant non ?)
😉
Ah mais vois-tu, c’est que depuis ta visite j’ai accumulé moult décorations de Noël, livres divers et variés dont le rangement n’est pas facilité par l’effondrement de ma bibliothèque, ustensiles de cuisine voués à ne servir qu’une fois… Et puis tout de même, quand j’ai un invité, je fais des efforts de camouflage de ma vraie nature.
Curieusement, plus je range et moins je retrouve 😀 Et on ne parle pas assez des différences d’interprétation sur la place logique de la passoire selon chaque partie du couple. Au moins si personne ne le range, tout le monde voit où il se trouve, la paix des ménages est assurée.
Le gaufrier (ma lubie pâtissière à moi) est sur le plan de travail, comme le robot de cuisine, ses 50 accessoires (eux aussi voués à ne servir qu’une fois), la balance, le verre doseur et j’en passe. Ça fait fouillis, mais je n’ai jamais douté de sa situation géographique 😉
Et puis les espaces vides, ça m’angoisse.