Vous vous doutez qu’en fan absolue de Gilmore girls, j’attendais avec impatience A year in the life. Cette attente insoutenable se mêlait d’appréhension, d’autant plus que j’avais déjà été déçue par une suite donnée par Netflix à une autre série que je vous conseille vivement si vous ne la connaissez pas déjà, à savoir Arrested Development.
Si j’ai mis si longtemps à donner mon avis, c’est parce que j’ai encore du mal à dire si j’ai aimé ou pas A year in the life.
Attention, à partir de cette phrase il y aura des spoilers. Je vous conseille de revenir à cet article une fois que vous aurez vu la totalité des épisodes pour éviter que je vous dévoile des rebondissements !
Certes, j’ai retrouvé avec plaisir tous les personnages qui faisaient le charme de la série. Mais précisément : à force de vouloir caser tous les personnages qui sont apparus au fil des saisons, sans exception, certaines apparitions sont bâclées (on jurerait que quelqu’un a demandé à Alexis Bledel et Jared Padalecki de parler plus vite lors de la scène où Dean réapparaît, histoire d’évacuer le sujet au plus vite).
A year in the life pèche par excès de fan service. Marier Lorelai et Luke, check. Ressortir Tristin même si son apparition n’apporte rien à l’intrigue et que Chad Michael Murray n’était visiblement pas disponible, check. Et tant pis si on doit cumuler les coïncidences pour faire revenir tout le monde. On retrouve même des acteurs de Bunheads, la série partie trop vite d’Amy Sherman-Palladino.
Je crois que j’aurais préféré que les Palladino tentent moins de nous surprendre par les choix de carrière de Paris Geller, et davantage avec des choix de scénario audacieux. Un vrai fan aime suffisamment la série pour ne pas être déçu par le fait que Rory ne finisse pas avec l’une de ses anciennes flammes, quelle que soit mon éternelle allégeance à la team Dean, si cela permet un développement intéressant des personnages.
Au final, je crois que j’aurais préféré ne jamais voir Mr. Kim et garder le doute sur l’orientation sexuelle de Michel.
Ne crachons pas dans la soupe, il y a quand même une volonté honorable de respecter l’esprit initial de la série, l’univers visuel et sonore réconfortant de Stars Hollow, les références culturelles des Gilmore et les répliques qui fusent. Malheureusement, parfois ces efforts pour reproduire un style qui paraissait aller de soi dans la série d’origine, sont un peu trop visibles dans AYITL (bon sang ce que les scènes avec la Life & Death Brigade m’ont exaspérée !), et la durée des épisodes casse le rythme auparavant très caféiné de Gilmore Girls.
Et surtout, surtout… Il semblerait que le but avoué de cette suite est de plonger dans une profonde dépression toute une génération de trentenaires (je ne parlerai même pas de la caricature du Thirty-something gang) comme moi, qui avaient l’âge de Rory et ont maintenant celui de Lorelai quand la série a commencé.
Je commencerai par la vie de Lane Kim : certes, on l’a quittée avec des jumeaux à peine mariée, d’accord, elle joue toujours de la musique et a un style de vie rock’n’roll… Mais j’avais fini la série avec l’espoir que Zack fasse carrière et je pensais sérieusement qu’une fille avec l’intellect de Lane aille loin dans la vie. Le message de la série est-il qu’il faut renoncer à ses projets tant qu’on élève ses enfants et qu’on ne pourra éventuellement envisager de les ranimer qu’une fois qu’ils seront partis à l’université, comme pour Lorelai ?
Mais bien entendu, la plus grosse déception, c’est Rory. La saison 7, nous sommes tous d’accord, avait perdu en qualité, mais sa conclusion avait le mérite d’avoir du sens par rapport aux personnages et de montrer qu’elle avait gagné en maturité. J’avais quitté Rory Gilmore avec une carrière prometteuse qu’elle avait refusé de sacrifier pour devenir la trophy wife d’un gosse de riches. Je la retrouve en totale régression aussi bien d’un point de vue sentimental que professionnel.
Quel que soit celui que vous préfériez, Jess, Logan, Dean, avaient tous du caractère, de la personnalité. JA-MAIS Rory ne serait sortie avec un type comme Paul sans aucun respect de lui-même et qui se laisse oublier si facilement. Par dessus le marché, franchement, ce n’était même pas drôle…
Rory est devenue une enfant gâtée : elle se froisse quand elle ne peut pas débarquer chez son amant fiancé en le prévenant l’avant-veille, tape du pied à la moindre déconvenue professionnelle sans se remettre en question ou envisager qu’un peu de travail puisse être nécessaire…
J’apprécie qu’elle ne soit pas parfaite et même qu’elle galère, mais son entourage continue à l’idolâtrer comme la petite fille modèle qu’elle n’est plus. Je trouve assez symbolique le fait que cette suite de Gilmore Girls soit arrivé pile au moment où j’atteignais moi-même 30 ans : on a tous été confrontés à la réalité du monde du travail et revu à la baisse les ambitions de nos 20 ans… Mais en ce qui me concerne, et j’espère qu’il en est de même pour mes lecteurs et lectrices, je pense avoir mieux tiré les leçons de mes échecs que Rory Gilmore…
Je m’attendais à ce que tout ne se passe pas facilement pour Rory, et les différents épisodes n’auraient pas eu d’enjeu si tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes… Mais on termine A Year in the life sur un sentiment gênant de renoncement pour la plupart des personnages. Je n’attendais pas des happy ends pour tout le monde, mais au moins, des évolutions qui correspondent aux caractères de nos personnages favoris… Même Christopher s’est rangé pour travailler dans l’entreprise familiale qu’il a rejetée toute sa vie.
D’une série doudou aux personnages aspirationnels, Gilmore girls devient le reflet d’une époque pleine d’incertitudes et d’espoirs déçus. A moins, qui sait, que cette année dans la vie des Gilmore soit suivie d’autres épisodes…
Je te rejoins sur tous les points de ta critique, en bonne fan de Gilmore Girls que tu “connais” !
Cependant, ce qui me gène le plus, dans ce revival, c’est le ton employé, que je trouve complètement à côté de la plaque. La dépression, après la mort de Richard, est légitime, ainsi que le ton grave qui est de circonstance. Finalement, ce qui m’a le plus gêné, c’est que je trouve souvent les personnages (y compris Lorelai) “out of character”, par exemple pendant la soirée de veille, où elle n’est pas capable de trouver une anecdote sur son père. Ce n’est pas du tout comme ça qu’aurait agit la Lorelai que l’on connait… En outre, je l’imagine mal se reposer pendant 10 ans dans une relation avec Luke sans se remettre en cause ni savoir où ils vont. Ca aussi, ça me semble pour le moins étrange.
Je trouve qu’il n’y a que le tout dernier épisode qui est dans le bon ton, et que j’ai apprécié de regarder malgré les longueurs (jusqu’à la fin absurde, bien sûr), avec quelques belles scènes, comme celles avec Christopher. Après vérification, c’est le second épisode écrit par Amy Sherman-Palladino, et je trouve vraiment inférieurs ceux de son conjoint.
Quant à Rory, elle a toujours été une enfant gâtée, et le fait qu’elle persévère sur cette voie-là ne me choque pas outre-mesure. Elle a probablement l’héritage de son grand-père et le trustfund de celui ci et de son père. Elle est donc riche aux as, et on a toujours connu son penchant pour la vie de “socialite”.
Bien sûr, toutes les scènes avec Logan ainsi que son statut de maîtresse sont ridicules, et je ne parle même pas de sa relation avec Paul ou avec la Life and Death Brigade.
On oublie aussi le nombre de personnages qui apparaissent juste pour contenter la fan base.
Le manque de Sookie et Jackson se fait en revanche cruellement sentir.
En bref, cette saison était complètement à côté de la plaque, à tous les points de vue. Je ne vois que quelques bonnes scènes qui sont vraiment dans le bon ton… Et peu importe les choix narratifs explorés qui ne me plaisent pas forcément, je crois que c’est ça le problème fondamental : le ton !
Je rajouterais que finalement, la seule à tirer son épingle du jeu, c’est Emily. Elle est fidèle à elle-même et bien en phase avec la Emily que nous connaissions. Le personnage reste intact (mais encore une fois, d’autres choses sont agaçantes même de son côté, par exemple l’histoire avec sa nouvelle bonne, même si je comprends où les auteurs veulent en venir…)
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Bon eh bien… Je crois que tu as dit tout ce que je pensais et que je n’avais pas encore écrit ! D’accord à 100% avec toi, et d’ailleurs sur la relation Luke / Lorelai : d’où sort toute cette gêne sur les enfants qu’ils auraient du avoir alors qu’ils en avaient discuté de façon ouverte ?
Le personnage de Kirk aussi est assez fidèle à lui-même, heureusement…
Oui, absolument ! C’est l’un des premiers sujets qu’ils ont abordé en étant ensemble, et, encore plus lorsqu’April est apparue dans la vie de Luke. C’est absurde. Je pense qu’il y avait de meilleurs moyens de justifier le fait qu’ils n’aient pas voulu d’enfants…
Paris est aussi fidèle à elle-même, même si je ne comprends pas bien pourquoi elle aurait choisi cette carrière-là. Elle est plus brillante encore, que pour devenir “seulement” chef d’entreprise. Et même pour Paris, personnage sans compromis, les commentaires sexistes sont très limites.
Kirk est fidèle à lui même, c’est sûr, mais aussi beaucoup trop présent proportionnellement… 🙁
Bref, j’ai vraiment détesté. Je n’ai même pas envie de le voir une seconde fois, j’ai trop peur que ça m’imprègne encore plus sur mon idée de la fin de Gilmore Girls.
Par contre, on est d’accord que la fin est une arnaque totale ? Pas le fait que Rory soit enceinte, mais le fait que cela soit annoncé comme ça, et paf, on coupe.
C’est pour ouvrir le chemin à une nouvelle saison ? Je ne comprends pas trop.
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C’est quand même une série où ne pas avoir d’enfants n’est pas concevable. Babette et Maury n’en ont pas, hop, ils ont un chat qui leur sert d’enfant de substitution. Kirk se retrouve avec un cochon à la place. Si on y réfléchit la plupart des personnages se retrouvent avec des gosses ou un substitut de gosse… Sauf Rory.
J’ai lu des interviews d’Amy Sherman-Palladino (que nous appellerons désormais ASP parce que bon Dieu je chope des crampes aux doigts chaque fois que je dois taper son nom en entier) dans lesquelles elle dit qu’elle voulait “boucler la boucle” sur la grossesse (Rory se trouvant dans la même situation que sa mère) et ne pas mettre de conclusion définitive à la série parce qu’elle voulait que les fans en redemandent. Ce qui, franchement, se tient (et ça laisse la porte ouverte à une continuation), mais je ne suis pas trop pour cette envie que l’histoire se répète. C’est déprimant en plus d’être un peu trop “facile”, la piste du telle mère telle fille…
C’est ce que je dis depuis le début, cette saison supplémentaire sert à montrer que le perso de Rory est un mauvais personnage.
Elle fait des mauvais choix, elle reproche aux autres ses erreurs, juge les gens etc.
Alors la crise de la trentaine et de l’état de la presse n’explique pas tout.
Pour moi elle faisait des erreurs dans la série comme tous les personnages, personne n’est parfait, mais elle restait attachante et surtout elle finissait toujours par se rependre, se faire pardonner, se reprendre en main et surtout progresser. Là tout ce qu’elle fait c’est chouiner et se reposer sur les autres. Alors OK elle décide d’écrire un livre mais sans penser une seconde à la réaction de sa famille (en plus ce n’est même pas son idée), mais ce n’est pas ça qui va lui payer un appart et elle a laissé passer plein de chances par feignantise. Le personnage de Rory, c’était tout sauf quelqu’un qui ne faisait pas d’effort. C’était une bosseuse, une fille sérieuse, même dans sa période DAR, tailleurs Chanel et petits fours.
J’ai lu des gens qui disaient que c’était une gamine gâtée et trop couvée, m’enfin à un moment elle acceptait quand même de vivre dans un appart miteux et elle a toujours bossé dur… Là on se demande vraiment ce qui s’est passé pour qu’elle se repose autant sur ses lauriers, et on n’a pas vraiment la réponse. Et je t’accorde que ça la rend vraiment tête à claques.