Je m’attendais à autre chose de la part de ce livre : un hymne rock’n’roll aux années 70, dans toute leur flamboyance et leurs excès, un témoignage générationnel, un parcours initiatique dans l’univers de la musique…
Et c’est en partie ce que j’y ai trouvé, mais avant toute chose, Lola Bensky est l’histoire de la fille unique de survivants d’Auschwitz, offrant un point de vue rarement exploré sur l’horreur des camps de concentration.
Lola Bensky est ce qu’on appelle une autofiction. Tout comme l’auteure, l’héroïne est née dans un camp de personnes déplacées en Allemagne de parents polonais.
Elle a grandi en Australie avant de devenir journaliste pour la presse musicale, sans diplôme ni qualification particulière.
Cela ne l’a visiblement pas empêchée d’interviewer un panel impressionnant de légendes du rock : Jimi Hendrix, Mick Jagger, Janis Joplin, Cass Elliot de The Mamas and the Papas, Jim Morrison… La plupart connaîtront un destin tragique.
Elle rencontre un succès fulgurant et pourtant, culpabilise d’être heureuse.
Les fantômes du passé de ses parents la hantent également (certaines anecdotes font froid dans le dos en quelques lignes seulement) tandis que sa relation complexe avec sa mère se traduit par des complexes sur son poids qui ne la quitteront jamais réellement.
Dans les derniers livres que j’ai lus, l’auto-complaisance était un point commun dont je me serais bien passée. L’apparente futilité du personnage de Lola, son obsession pour les régimes, ses avis très subjectifs sur les stars qu’elle rencontre qui sont davantage influencés par des impressions superficielles que leur talent musical, sont contrebalancés par une honnêteté sans fard et une lucidité sur ses névroses qui sont à porter à son crédit.
Il est des livres dont on sort sans savoir réellement s’ils nous ont plu ou pas. En tout cas, Lola Bensky est un roman qui ne peut que laisser une marque durable dans l’esprit de ses lecteurs.