Lorsque les circonstances nous empêchent de suivre l’itinéraire que l’on avait planifié, il est parfois bon de jouer les touristes dans sa propre ville.
Descendre quelques arrêts de métro plus tôt pour cause de station fermée, décider de faire contre mauvaise fortune bon cœur, et partir en promenade improvisée.
Lever les yeux pour repérer une tourelle ornée de motifs ornementaux gothiques trônant au-dessus d’une boutique pour bobo, suivre un air de musique ou une odeur de café fraîchement moulu, tenter de rejoindre un bâtiment à l’architecture ancienne de l’autre côté de la Seine pour l’étudier de plus près, emprunter un passage pour découvrir un petit jardin secret…
Tout bourgeois qu’il soit, le Marais est un quartier qui se prête bien à une chasse aux trésors historiques.
Explorer les Archives Nationales
C’est Napoléon Ier qui installe les Archives Nationales créées à la Révolution française dans l’Hôtel de Soubise au 60 rue des Francs-Bourgeois, ancienne demeure de la famille de Guise qui y aurait planifié la nuit de la Saint-Barthélémy en 1572, puis de François de Rouhan, Prince de Soubise.
Les missions des Archives Nationales s’étendent de l’archivage du patrimoine national à la recherche scientifique, en passant par la pédagogie auprès du grand public ; on peut donc moyennant finances lire la dernière lettre de Marie-Antoinette et admirer des parchemins richement enluminés. Les jardins des Archives Nationales en revanche, sont ouverts gratuitement et peu fréquentés par les touristes : pour finir un livre en toute tranquillité, c’est royal.
Se laisser émouvoir par la lumière de l’église Saint-Paul-Saint Louis
Entre les boutiques, les terrasses et les épiceries fines qui vous appâtent tout autour du métro Saint Paul, il est toujours possible de s’élever au-dessus de la société de consommation le temps d’un entracte spirituel dans l’église aux portes écarlates qui se dresse fièrement sur la place.
Croyant ou pas, on ne peut qu’être touché par le contraste du silence et de la fraîcheur qui y règnent par rapport à l’agitation extérieure et par la majestueuse clarté du bâtiment qui éclaire une statue d’une Jeanne d’Arc transfigurée. Ne manquez pas le tableau de Delacroix qui y est conservé, et les deux bénitiers offerts par Victor Hugo à l’occasion du mariage de sa fille adorée Léopoldine, tragiquement noyée avec son époux quelques mois plus tard et qui lui inspira quelques uns de ses plus beaux poèmes.
Présenter ses respects à l’une des plus vieilles maisons de Paris
Le titre de plus ancienne maison de Paris est très disputé, et deux des fringantes candidates se trouvent rue François Miron.
Les vieilles dames sont plutôt bien conservées. ParisianShoesGals ayant déjà conté leur histoire ainsi que les atouts qui leur permettent de prétendre au titre, je vous renvoie avec ma chaleureuse recommandation vers son article pour un tour complet et joliment illustré de l’ensemble des plus vieilles maisons de Paris.
Pousser jusqu’à l’Île Saint-Louis
Après avoir profité d’une vue très touristique sur Notre-Dame de Paris et traversé le pont Louis-Philippe, en suivant le Quai de Bourbon, on croise la rue le Regrattier où les curieuses dans mon genre seront tentées de mener l’enquête sur la femme sans tête qui lui donnait son nom autrefois…
Les apparences sont trompeuses puisque la statuette brisée qui surplombe la gravure indiquant l’ancien nom de la rue n’est pas celle de la mystérieuse dame dont il est question : il s’agit en fait de Saint Nicolas qui a fait les frais de la Révolution. Mais alors, qui était la “femme sans teste” ? Selon mes recherches, elle était tout simplement représentée sur l’enseigne d’un commerce du quartier… Peut-être avait-elle croisé les mauvais garçons de la rue du même nom !
Bonnes adresses à proximité
- Sancho : un des meilleurs restaurants japonais, comme son nom ne l’indique pas, de Paris où j’ai dîné et déjeuné : service adorable, poisson de qualité et plats chauds traditionnels, au 7 rue François Miron. Réservation et réduction très très intéressante sur Lafourchette.
- La Caféothèque : désormais un de mes fournisseurs officiels de café sur les bons conseils de Pascal Marmet, l’auteur du Roman du Café. Grands crus, latte, cafés glacés et tous les breuvages caféinés que vous pouvez espérer, à déguster sur place avant de repartir avec votre sachet de café en grain ou moulu pour la maison. 50 rue de l’Hôtel de ville
Si vous avez appris des choses durant cette promenade dans le Marais, sachez que je vous en garde encore sous le coude et qu’il sera à nouveau question de Victor Hugo ! Les habitués du quartier savent peut-être déjà ce qui vous attend ?
En attendant, pourquoi ne pas prendre cinq petites minutes si ce n’est déjà fait pour me soutenir dans ce beau projet qu’est le Big Blog Exchange ? Je compte sur vous !
Bizarrement c’est un quartier que je ne connais que trop peu !
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