Week-end paresseux, week-end heureux đź“– par Katrina Onstad

Que celui qui n’a jamais trouvé ses week-ends trop courts me jette la première pierre. Et la deuxième à Katrina Onstad, qui bien qu’elle occupe son temps de manière très différente de la mienne, partage mon ressenti le dimanche soir : qu’avons-nous vraiment fait du peu de temps “libre” qui nous est accordé chaque semaine ?

Journaliste canadienne et mère de famille, Katrina Onstad retrace dans cet ouvrage très documenté (il suffit de consulter la bibliographie… Un peu trop peut-être ? J’ai fini par trouver un peu longuette l’énumération d’exemples et de statistiques) l’origine religieuse du jour de repos, et l’historique du combat des salariés pour davantage de temps libre, avant que le culte de la performance, du surmenage et de l’hyperconnexion nous amène à y renoncer.

Ce livre explique comment nous avons gagné le week-end, et comment nous l’avons perdu. Mais surtout, ce livre explique comment le retrouver.

Les effets négatifs, non seulement du travail 7 jours sur 7, mais aussi des outils connectés qui sollicitent constamment notre attention, vont de la perte de productivité au travail (n’est-il pas contre-intuitif de faire travailler davantage ses salariés quand le bénéfice économique et la performance pourraient être améliorés en accroissant le bien-être des employés ?) à la solitude et à la détérioration du lien social, sans oublier un impact évident sur la vie de couple et de famille.

Les solutions proposées par l’auteure s’appuient sur des constats personnels, mais aussi sur des exemples d’initiatives mises en place aussi bien par des entreprises, que par des individus ou des organisations, laïques ou religieuses :

  • la connexion sociale et l’altruisme (pratique du bĂ©nĂ©volat…)
  • le plaisir (incitation Ă  participer Ă  des activitĂ©s nouvelles et Ă  sortir de sa zone de confort),
  • les hobbies,
  • l’apprĂ©ciation de la nature et de la beautĂ©,
  • la crĂ©ativitĂ©

Il s’avère qu’il y a une multitude de façons de passer un bon week-end, mais que les contours sont les mêmes : le vrai temps de loisir ne consiste pas simplement à se distraire, mais à faire quelque chose qui a du sens.

Katrina Onstad met également en garde contre les loisirs passifs (coucou Netflix) par opposition aux loisirs actifs ou aux spectacles dans des lieux publics qui nous permettent de vivre une expérience partagée (on en revient toujours à la création de lien social).

Enfin, elle nous appelle à relâcher la pression : d’abord sur des activités prosaïques comme le ménage, par exemple, qui nous empêche de vivre réellement.

Qu’est-ce qui donne de la valeur à mon week-end ? Ma propre liste, que j’avais faite il y a si longtemps, inclut le jeu, la communauté, l’altruisme. Deuxième question : qu’est-ce qui m’empêche d’y arriver ? Ma liste : faire les courses, le ménage, pomponner la maison, s’occuper des activités des enfants. Les petites obligations ont tendance à faire oublier la seule obligation qui compte : mener une vie qui ait du sens.

Il importe également de ne pas transformer nos hobbies et activités sportives en travail, en leur donnant un objectif autre que le jeu.

C’est ce qu’on appelle un « jobby » et non un « hobby » : la pratique d’une activité dans un but précis. Mais la pratique d’un hobby comme activité connexe est un contresens : le but de la pratique d’un hobby n’est pas de gagner, c’est d’approfondir les choses.

Plus proche de l’essai sociologique que du livre de développement personnel, cet ouvrage s’avère libérateur et nous invite à réviser nos priorités. Et vous, qu’est-ce que vous ne pouvez jamais faire le week-end qui vous enrichirait sur un plan personnel ?

Nous sommes condamnés à revivre ce genre de malédiction si on attend du week-end qu’il rattrape tout ce qu’on n’a pas pu faire dans la semaine. En croyant que l’on peut tout faire en deux jours, on se condamne à échouer. Le spleen du dimanche ne s’explique pas seulement par un sentiment d’angoisse à l’approche de la semaine de travail, mais par la culpabilité d’avoir échoué à combler les attentes du week-end.

Merci aux éditions First qui m’ont envoyé cet ouvrage au format e-book pour lecture et avis via Netgalley !

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