Le petit livre de l’Ikigaï, par Ken Mogi

Je suis un peu versée dans le développement personnel.

J’ai cessé tout déni sur la question, d’une part parce que je ne sais pas très bien pourquoi cela m’embarrasse (vous avez remarqué comme les gens ont l’air mal à l’aise dans les rayons développement personnel des librairies ? Qui sont d’ailleurs souvent judicieusement placés entre les rayons “sexualité” et “spiritualité” comme s’il fallait cacher sa volonté de s’améliorer…).

Et d’autre part parce que mes lectures actuelles se répartissent comme suit :

Oui, j’ai totalement pris la peine de créer un diagramme pour le bien de cette démonstration.

Si vous êtes, donc, un tant soit peu intéressé par le développement personnel, il y a de fortes chances pour que vous ayez déjà entendu parler de l’ikigaï. C’est LA tendance du moment, comme l’était la méthode Konmari de Marie Kondo, ou le Miracle Morning il y a peu.

Je me méfie habituellement des effets de mode, mais cette fois il était question d’une philosophie japonaise. Et en l’occurrence, le livre dont il est question aujourd’hui, traite presque exclusivement de l’approche japonaise de l’ikigaï, là où d’autres ouvrages l’abordent de façon plus large, par rapport à des populations ou des personnes d’une longévité exceptionnelle.

Selon Ken Mogi, l’ikigaï que l’on pourrait traduire par la raison de vivre, repose sur cinq piliers :

  1. Commencer petit
  2. Se libérer soi-même (sic, mais au fil des chapitres je l’ai plutôt compris comme se libérer de son ego)
  3. Harmonie et durabilité
  4. La joie des petites choses
  5. Être ici et maintenant

Chez les personnes affirmant avoir cette raison de vivre, on remarque des conséquences positives sur leur santé et des caractéristiques communes à leur style de vie : un sentiment de communauté, un régime alimentaire équilibré, une volonté de rester actif et une conscience de la spiritualité.

Jusque-là, des propos que j’ai également retrouvés dans un autre ouvrage sur l’ikigaï que je suis en train de terminer, de même que cette promesse :

Vous pouvez vivre plus longtemps, en bonne santé, être plus heureux, plus satisfait et moins stressé. De plus, et c’est un des effets secondaires de l’ikigaï, vous pourriez même devenir plus créatif et avoir plus de succès.

Cependant, Ken Mogi affirme que le succès, en soi, n’est qu’un bonus et certainement pas la finalité de l’ikigaï. Il s’appuie d’ailleurs sur de nombreux exemples (le plus marquant étant celui de sumos à la carrière peu probante) qui prouvent qu’on peut tout à fait avoir des résultats médiocres dans la poursuite d’une activité, sans qu’elle cesse pour autant d’avoir du sens pour nous.

C’est là l’esprit japonais : la poursuite d’un but d’une manière discrète mais continue, plutôt que la recherche d’une satisfaction à court terme de besoins temporaires, d’une façon spectaculaire.

La construction d’un temple, la cérémonie du thé, chercher le secret de fabrication disparu de bols extrêmement rares et précieux… Tous ces exemples sont prétextes à illustrer les rituels parfois exigeants, la persévérance et l’attention au détail de personnes qui se sentent investis par l’ikigaï, ou que Ken Mogi a identifiées comme telles.

L’ikigaï est petit, patient, ordinaire et prévoyant.

Plus que de donner les outils qui permettent de trouver son ikigaï, Ken Mogi ouvre des pistes de réflexion et célèbre ceux qui ont trouvé le leur (anonymes ou célèbres, tels que le réalisateur des studios Ghibli Hayao Miyazaki).

Vous pouvez trouver et cultiver votre propre ikigaï, le faire pousser en secret, lentement, jusqu’à ce qu’un jour il donne un fruit unique.

Il nous plonge ainsi dans la culture japonaise : c’est presque davantage un essai sociologique qu’un ouvrage de développement personnel. Par-dessus le marché, le livre est agrémenté de sobres illustrations qui font de cette lecture une expérience aussi enrichissante que plaisante.

Un commentaire ?
Et vous, quelle est votre bonne raison pour vous lever le matin ?

Mille mercis aux éditions Mazarine qui m’avaient déjà régalée avec De la joie d’être bordélique, qui m’ont à nouveau permis de chroniquer une de leurs publications en e-book via Netgalley.

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