J’aime autant vous prévenir tout de suite : Naples n’est pas la destination à privilégier si vous surveillez votre ligne. Si comme moi, vous êtes un voyageur gourmand et que vous n’envisageriez pas de visiter un pays sans vous initier à ses spécialités culinaires en revanche, vous allez être gâtés. A Naples, on mange bien pour pas cher, et c’est un des attraits indéniables de la ville, à condition de connaître les bonnes adresses…
Où se restaurer ?
La meilleure pizza de Naples, pour nous, c’est chez Don Antonio (Antica Pizzeria Prigiobbo, via Portacarrese Montecalvario, 96) que nous l’avons goûtée. La carte propose une dizaine de pizze entre 3,50 et 5 euros (ajoutez à cela un petit pichet de vin rouge qui dépasse les espérances établies par son prix modique : vous sortirez heureux comme un pape Borgia et vous en aurez eu pour votre argent !).
La décoration est sommaire, la carte plastifiée, le service (à la table ou à emporter) bourru mais bienveillant, y compris quand vos serviteurs reviennent une deuxième fois à 17h faute d’avoir déjeuné à Pompéi, et quelque part, cela ajoute à l’ambiance du lieu. Ici, on fait de la pizza avec un tour de main inimitable qui rend la pâte élastique à souhait et des ingrédients savoureux qui font de la plus simple des margherita (tomate, mozzarella et huile d’olive) une expérience mystique.
Et si comme les vrais Napolitain, la friture ne vous fait pas peur, c’est cette fois à la pizzeria da Fernanda (Via Speranzella 180) que je vous envoie.
Fernanda est une mamie italienne adorable qui tient sa petite échoppe transmise de mère en fille face à son appartement. Pour quelques euros, elle vous prépare avec amour une pizza garnie des ingrédients de votre choix (tomate, jambon, mozzarella, ricotta…) qu’elle fait ensuite frire à cœur, à emporter ou à déguster sur place, à la bonne franquette sur la table en plastique entre le frigo et un portrait de sainte non identifiée.
Fernanda ne parle qu’italien mais grâce au langage universel de la pizza, cela ne l’empêche nullement de se faire comprendre. Plus typique, tu meurs. Petits appétits s’abstenir.
Où boire un verre ?
Une bonne adresse pour s’initier aux vins italiens : l’enoteca Belledonne (Vico Belledonne A Chiaia 18). Située dans un quartier un peu chic, vous pouvez y goûter les vins locaux sur les bons conseils du patron au verre ou en bouteille (à partir de 18€), avec quelques petites choses à grignoter offertes par la maison. L’ambiance est plutôt calme, parfait pour discuter et se reposer après une bonne journée de marche !
Où faire sa pause goûter ?
Les becs sucrés ne seront pas en reste à Naples, avec de nombreuses gourmandises souvent à base de ricotta et de fruits confits.
Nous en avons dégusté plusieurs dans l’une des quatre pâtisseries Leopoldo Infante, et pour vous éviter l’embarras du choix, voici un lexique non exhaustif des douceurs que vous trouverez pour accompagner votre café (une autre institution italienne !) :
- Baba au rhum : l’origine du baba au rhum est très discutée mais c’est sans conteste un dessert très populaire à Naples. Il est parfois imbibé de limoncello (la liqueur de citron typique de la région de la Campanie).
- Cannolo : les cannoli sont originaires de la Sicile (et font donc une apparition remarquée dans des films tels que Le Parrain) mais font partie des douceurs que l’on retrouve un peu partout en Italie. Il s’agit d’un rouleau de pâte sablée généreusement garni de ricotta sucrée et des pépites de chocolat. L’extremité du rouleau est souvent décoré de fruits confits ou de fruits secs, ce qui rend cette pâtisserie reconnaissable entre toutes !
- Chiacchiere (ou sfrappole) : un des nombreux noms des bugnes (ou oreillettes) en italien, traditionnellement consommée lors du Carnaval
- Pastiera : une tourte croquante et généreuse aromatisée à la fleur d’oranger que j’ai découvert sur place à mon plus grand plaisir !
- Sfogliatella (au pluriel sfogliatelle) : la sfogliatella a une forme de corne d’abondance en pâte feuilletée (avec une consistance très proche de la feuille de brick) et est fourrée d’une crème épaisse parfumée et garnie de fruits confits. La Sfogliatella n’aurait pas été inventée à Naples mais dans un couvent : c’est un pâtissier napolitain qui en a récupéré la recette et l’a popularisée.
- Tarallo (au pluriel taralli) : les taralli ont une texture croquante et se dégustent salés à l’apéritif, ou sucrés comme des biscuits. Si vous vous rendez dans le quartier de Mergellina, plusieurs “chalets” (comme le Chalet Ciro qui a sa petite réputation) en vendent en bord de mer, que vous pouvez déguster en admirant la baie de Naples.
- Zeppola (au pluriel zeppole) : comme le foot, la friture est une religion pour les Napolitains. Par conséquent, ne vous étonnez pas de croiser des stands de beignets, parfois garnis de crème.