La pupille de Sutherland – Rachel Zufferey : de la Suisse à l’Écosse

Sur la quatrième de couverture de La pupille de Sutherland, la biographie de l’auteur indique qu’elle est née en 1986. Voilà qui me complexe assez profondément puisque cela signifie qu’à mon âge, Rachel Zufferey, Suissesse de naissance et Écossaise de cœur, a, ELLE, publié son premier roman.

Je suis une fervente adepte des romans historiques, tout particulièrement lorsqu’il s’agit de l’ère élisabéthaine : jamais les femmes n’ont eu l’opportunité d’exercer pareille influence politique tout en étant restreintes dans l’exercice du pouvoir par les considérations sexistes de la société de l’époque.

J’ai dévoré avec avidité tout ce que j’ai trouvé de romanesque ou de documenté sur Elisabeth Ire, mais Marie Stuart n’avait été pour moi qu’un personnage secondaire jusqu’à présent. Jamais je n’étais entrée dans les détails de la destinée totalement opposée de cette infortunée cousine d’Ecosse.

Portrait de Marie Stuart à l’époque où se déroule le roman
Contrairement à ma révérée Elisabeth, Marie Stuart a été mariée, plutôt trois fois qu’une, mais ne s’en est pas pour autant retrouvée à l’abri des intrigues. D’abord mariée au dauphin de France François II, celui-ci décède après un an de règne durant lequel sa santé fragile ne lui a guère laissé le temps de concevoir un héritier.

De retour en Ecosse, elle doit braver l’opposition des Lords protestants. Son mariage avec lord Darnley, qui penchait très nettement du côté des catholiques, tourne très mal et s’achève sur l’assassinat de ce dernier.

Marie épouse alors Lord Bothwell avec lequel elle avait entamé une liaison, et que l’on soupçonne d’être le coupable du meurtre de feu le Roi consort : sa réputation en souffre encore. Lui non plus ne connaîtra pas une fin heureuse. Marie quant à elle, sera emprisonnée successivement par les Lords d’Ecosse, puis par la Reine d’Angleterre qui voit en elle une menace, catholique qui plus est, et la fera exécuter.

C’est dans ce contexte troublé que s’inscrit l’intrigue de La pupille de Sutherland. L’héroïne, une jeune lady naïve et éprise de liberté, tombe passionnément amoureuse d’un highlander du nom d’Hamish Ross, se situant physiquement entre Mel Gibson dans Braveheart, Christophe Lambert et le roi Fergus dans Rebelle. Dénoncée par sa servante et amie alors qu’elle risque sa réputation dans les bras de cet homme de condition inférieure à la sienne, elle est envoyée à la Cour où elle vérifiera que la noblesse des hommes n’est pas garantie par leur rang.

Le château de Dunrobin, où réside l’héroïne au début du roman
Les rebondissements ne manquent pas et rien ne sera épargné au lecteur sur la façon dont on traite les femmes au XVIe siècle. Je regrette seulement que le contexte historique, bien qu’abordé avec un évident souci de véracité et de précision, passe nettement au second plan dans le dernier tiers du livre par rapport à la romance.

C’est avant tout un roman d’amour que nous livre ici Rachel Zufferey, auréolé de son admiration manifeste pour les mœurs semble-t-il plus libres et respectueuses des femmes des pauvres mais valeureux Highlanders. Je lui souhaite de creuser son talent pour les histoires d’aventure et de révéler davantage son potentiel pour devenir la prochaine Philippa Gregory dans ses prochains ouvrages !

Merci à Rachel et David des éditions Plaisir de lire qui m’ont adressé ce roman dépaysant et romantique !

Les photographies utilisées pour illustrer cet article sont disponibles selon les termes de la licence Creative Commons. Les fichiers d’origine et la paternité des œuvres sont accessibles en cliquant dessus.

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